LAMBERT 72
La Seconde Guerre mondiale avait fait apparaître la nécessité de rénover complètement les systèmes géodésique (ellipsoïde de Delambre) et cartographique (projection de Bonne) utilisés jusque-là par l'Institut Géographique Miliaire (I.G.M.) belge.
Dans l'immédiate après-guerre, un nouveau réseau géodésique est rapidement mis en place et une nouvelle projection cartographique est choisie pour l'élaboration des cartes topographiques (Marchant 1950).
Le système géodésique utilise l'ellipsoïde de Hayford, dit International 1924, et le point fondamental est fixé à l'Observatoire de Bruxelles (Saint Josse). Une première triangulation du territoire permet d'obtenir dès 1950 un réseau suffisant pour l'élaboration de cartes à l'échelle de base de 1:25.000.
Mais le réseau de référence d'alors, parfois appelé Belgium Datum 1950, n'a pas la qualité requise pour des opérations topographiques de précision.
De nouvelles observations sont réalisées qui conduiront, après une compensation globale, au système de référence de 1972 appelé Belgium Datum 1972 ou BD72 (I.G.N. 1989).
Le méridien fondamental situé désormais à l'Observatoire Royal d'Uccle (4° 21' 24,983'' E) engendre un changement du méridien central de la projection et des modifications sensibles dans les coordonnées cartographiques obtenues après projection. Les coordonnées Lambert 72 sont donc différentes des coordonnées Lambert 50 ...
Pour limiter l'amplitude des changements, l'I.G.N. a choisi de conserver au point fondamental les mêmes coordonnées cartésiennes que celles que cette position avait dans la projection Lambert 1950. Cela est rendu possible, soit en modifiant légèrement la formulation originale de la projection conique conforme de Lambert (I.G.N. 1989), soit, si l'on souhaite conserver la formulation classique, en adaptant la valeur du méridien central, celles les latitudes des parallèles automécoïques et les valeurs de la double translation sur la fausse origine (Joël Van Cranenbroeck 1994 in Bulletin de la Société Belge de Photogrammétrie, de Télédétection et de Cartographie N°193-194, pages 111 à 125).
Nous avions procédé de la sorte pour pouvoir intégrer ces nouveaux paramètres dans n'importe quel logiciel. C'est certainement une contribution majeure de Joël Van Cranenbroeck en 1994. Malgré l'opposition de l'ERM, de l'Université de Liège et de l'IGN, la direction de la Géodésie l'a acceptée. Cette nouvelle formulation du Lambert 72 redevient un standard.
Dans l'immédiate après-guerre, un nouveau réseau géodésique est rapidement mis en place et une nouvelle projection cartographique est choisie pour l'élaboration des cartes topographiques (Marchant 1950).
Le système géodésique utilise l'ellipsoïde de Hayford, dit International 1924, et le point fondamental est fixé à l'Observatoire de Bruxelles (Saint Josse). Une première triangulation du territoire permet d'obtenir dès 1950 un réseau suffisant pour l'élaboration de cartes à l'échelle de base de 1:25.000.
Mais le réseau de référence d'alors, parfois appelé Belgium Datum 1950, n'a pas la qualité requise pour des opérations topographiques de précision.
De nouvelles observations sont réalisées qui conduiront, après une compensation globale, au système de référence de 1972 appelé Belgium Datum 1972 ou BD72 (I.G.N. 1989).
Le méridien fondamental situé désormais à l'Observatoire Royal d'Uccle (4° 21' 24,983'' E) engendre un changement du méridien central de la projection et des modifications sensibles dans les coordonnées cartographiques obtenues après projection. Les coordonnées Lambert 72 sont donc différentes des coordonnées Lambert 50 ...
Pour limiter l'amplitude des changements, l'I.G.N. a choisi de conserver au point fondamental les mêmes coordonnées cartésiennes que celles que cette position avait dans la projection Lambert 1950. Cela est rendu possible, soit en modifiant légèrement la formulation originale de la projection conique conforme de Lambert (I.G.N. 1989), soit, si l'on souhaite conserver la formulation classique, en adaptant la valeur du méridien central, celles les latitudes des parallèles automécoïques et les valeurs de la double translation sur la fausse origine (Joël Van Cranenbroeck 1994 in Bulletin de la Société Belge de Photogrammétrie, de Télédétection et de Cartographie N°193-194, pages 111 à 125).
Nous avions procédé de la sorte pour pouvoir intégrer ces nouveaux paramètres dans n'importe quel logiciel. C'est certainement une contribution majeure de Joël Van Cranenbroeck en 1994. Malgré l'opposition de l'ERM, de l'Université de Liège et de l'IGN, la direction de la Géodésie l'a acceptée. Cette nouvelle formulation du Lambert 72 redevient un standard.
formulation_standardisee_lb72_jvc031994.pdf | |
File Size: | 8375 kb |
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En 2001, nous avons voulu voir où passait "notre" nouveau méridien et quelle fut la surprise de voir qu'il traversait la cour intérieur de l'Hôtel de Ville de Bruxelles. L'IGN a bien voulu déléguer gentiment une équipe pour valider cette trouvaille.
LES RESEAUX ACTIFS WALCORS ET FLEPOS BOULEVERSENT TOUT !
Suite à la décision de ne mettre à jour les coordonnées des points géodésiques que si leurs différences dues aux révisions du réseau par l'utilisation du GPS dès 1988 est supérieures à 10 cm, les coordonnées LB72 ont été dégradées. Avec l'avénement du GPS dans les années 1999 à 2001, ces écarts ont commencé à se faire remarquer.
Lorsque les réseaux WALCORS et FLEPOS ont été installé (remplaçant par ailleurs le réseau géodésique passif constitué des bornes par des réseaux actifs) les utilisateurs vérifiant les coordonnées obtenues par ces réseaux actifs en stationnant les bornes géodésiques ont également découvert des écarts de l'ordre de ±10 à ±30 cm.
Dès lors, soit on éditait une nouvelle représentation cartographique (nous suggérions le LB 2000), soit on tentait de "gommer" ces écarts par une grille de corrections. Si cette grille pouvait aider les applications cartographiques, elle s'est révélée désastreuse pour la topographie et les travaux de précision.
En bref, à chaque point exprimé en latitude et longitude et transformé en équivalent Lambert 72, il faut y ajouter un dX et dY que l'on calcule par interpolation dans cette grille.
Cette grille figure dans le fichier XYGRIDLB72.TXT avec les coordonnées LB72 X et Y et les dX et dY ...
Lorsque les réseaux WALCORS et FLEPOS ont été installé (remplaçant par ailleurs le réseau géodésique passif constitué des bornes par des réseaux actifs) les utilisateurs vérifiant les coordonnées obtenues par ces réseaux actifs en stationnant les bornes géodésiques ont également découvert des écarts de l'ordre de ±10 à ±30 cm.
Dès lors, soit on éditait une nouvelle représentation cartographique (nous suggérions le LB 2000), soit on tentait de "gommer" ces écarts par une grille de corrections. Si cette grille pouvait aider les applications cartographiques, elle s'est révélée désastreuse pour la topographie et les travaux de précision.
En bref, à chaque point exprimé en latitude et longitude et transformé en équivalent Lambert 72, il faut y ajouter un dX et dY que l'on calcule par interpolation dans cette grille.
Cette grille figure dans le fichier XYGRIDLB72.TXT avec les coordonnées LB72 X et Y et les dX et dY ...
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On constate que la majorité des corrections affectent les coordonnées LB 72 X de ± 10 cm et LB 72 Y de ± 10 à 20 cm
Le gestionnaire du réseau WALCORS avait effectué cette vérification en son temps et son rapport indique les écarts constatés avant l'application de cette grille de correction.
walcors-beref-rapport.pdf | |
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CONSEQUENCES
Les coordonnées LB 72 ne répondent pas aux directions INSPIRE de la Communauté Européenne et donc ne devraient plus être utilisées. Seules les coordonnées LB 2008 sont conformes.
De plus, les opérations réalisées dans les coordonnées LB 72 sont dégradées puisque celles-ci sont le résultats de l'utilisation de cette grille de correction. Une polygonale ajustée sur des points connu en LB 72 risque de ne pas "fermer" alors qu'appuyée sur les points en LB 2008 elle le sera.
Le SPW (Wallonie) a pris la décision de ne travailler que dans le système Lambert 2008.
Faute d'une décision claire et non ambigüe de la part des autres services publiques et privés, nous nous trouvons maintenant en présence de deux systèmes de coordonnées dont le LB 72 ne répond plus du tout à la qualité espérée et souhaitée par les utilisateurs du GNSS RTK.
De plus, les opérations réalisées dans les coordonnées LB 72 sont dégradées puisque celles-ci sont le résultats de l'utilisation de cette grille de correction. Une polygonale ajustée sur des points connu en LB 72 risque de ne pas "fermer" alors qu'appuyée sur les points en LB 2008 elle le sera.
Le SPW (Wallonie) a pris la décision de ne travailler que dans le système Lambert 2008.
Faute d'une décision claire et non ambigüe de la part des autres services publiques et privés, nous nous trouvons maintenant en présence de deux systèmes de coordonnées dont le LB 72 ne répond plus du tout à la qualité espérée et souhaitée par les utilisateurs du GNSS RTK.
RECOMMENDATION
Nous recommandons dès lors aux utilisateurs du GNSS RTK de travailler en Lambert 2008 et le cas échéant, de transformer ces coordonnées LB 2008 en LB 72 via l'utilitaire de conversion développé par l'IGN.
Nous recommandons aux donneurs d'ordre de bien vouloir considérer que seul le Lambert 2008 est conforme à la directive INSPIRE et donc d'abandonner l'usage du LB 72.
Nous recommandons aux donneurs d'ordre de bien vouloir considérer que seul le Lambert 2008 est conforme à la directive INSPIRE et donc d'abandonner l'usage du LB 72.
transformation_geographic_lambert_fr.pdf | |
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SURVEY MASTER, FIELD GENIUS ET SURVCE INTEGRENT CES CORRECTIONS
Quoiqu'il en soit, les logiciels et applications SURVEY MASTER, FIELD GENIUS et SURVCE intègrent cette grille de correction pour garantir à l'utilisateur d'avoir des coordonnées en GNSS RTK qui soient comparable à quelques cm avec les valeurs reprises dans les fichiers des bornes géodésiques.
LAMBERT 1950 ... et 1950 FRANCO BELGE
Le système de coordonnées Lambert 1950 a été réalisé après la guerre pour reconstruire les infrastructures et développer l'économie. Les Grands Levés et Plans Généraux du Cadastre ont utilisé ce système et à la frontière Française ont réalisé des liaisons, ce qui a donné lieu au système de coordonnées 1950 FB. Il n'est pas officiel.
Pendant les travaux de remembrement, la SNT a utilisé les coordonnées de l'Administration du Cadastre et de l'IGN en l'occurrence avant 1972, les coordonnées 1950.
Il faut donc convertir les anciennes coordonnées 1950 en 1972 à l'aide des formules fournies par l'IGN
Pour réaliser ce type de conversion/transformation, il est préférable de se baser sur un jeu de coordonnées 1950 et 1972 sur des points communs (tour d'églises, chateaux d'eau, bornes, ...) que l'on retrouve dans les trig list 1950 et 1972. Cette documentation est disponible à l'IGN.
Vous trouverez les données ici ainsi que deux examples de cette conversion en fichier XLS.
N'hésitez pas à nous contacter en cas de besoin ...
Pendant les travaux de remembrement, la SNT a utilisé les coordonnées de l'Administration du Cadastre et de l'IGN en l'occurrence avant 1972, les coordonnées 1950.
Il faut donc convertir les anciennes coordonnées 1950 en 1972 à l'aide des formules fournies par l'IGN
Pour réaliser ce type de conversion/transformation, il est préférable de se baser sur un jeu de coordonnées 1950 et 1972 sur des points communs (tour d'églises, chateaux d'eau, bornes, ...) que l'on retrouve dans les trig list 1950 et 1972. Cette documentation est disponible à l'IGN.
Vous trouverez les données ici ainsi que deux examples de cette conversion en fichier XLS.
N'hésitez pas à nous contacter en cas de besoin ...
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